Histoire du phare de Bodic
Le site de Bodic sert de repère de navigation depuis des siècles. Au début du XVIIIe siècle, l’ingénieur Vauban y fit construire une première tour à feu en amont de la rade de Coatmen [1]. Par la suite, un bac traversait la rivière du Trieux à cet endroit resserré de l’estuaire, appelé le « passage de Bodic » [2]. Dans les années 1860, les autorités décidèrent d’améliorer la signalisation de l’embouchure du Trieux pour accéder au port de Lézardrieux : le plan de 1863 prévoyait deux feux blancs scintillants alignés (l’un sur le rocher de la Croix et l’autre sur les hauteurs de Bodic), complétés par deux feux fixes rouges à la pointe de Coatmer [3]. Le phare de Bodic fut donc construit en 1867 sur l’emplacement de l’ancienne tour de guet de Vauban [4]. Ce premier phare de Bodic, un feu de 4e ordre à éclat blanc toutes les 4 secondes, fonctionnait à l’huile minérale [5].

Au fil des décennies, le phare évolue pour gagner en portée et en efficacité. En 1913, son éclairage fut renforcé : il devient un feu directionnel blanc à occultations (éclipses) toutes les 4 secondes, fonctionnant aux vapeurs de pétrole [6]. Juste avant la Seconde Guerre mondiale, en 1939, le feu est converti en scintillant blanc d’1,5 seconde, synchronisé en alignement avec le feu du phare de la Croix situé en aval [7]. À cette occasion, la source lumineuse passe au gaz propane [8], témoignant des progrès technologiques de l’époque.
La Seconde Guerre mondiale marque un tournant dramatique pour le phare. En août 1944, les troupes d’occupation allemandes le font sauter, détruisant totalement la tour de Bodic [9]. Pour assurer malgré tout la signalisation, un feu provisoire fut installé en 1945 au sommet d’un pylône métallique [10], en attendant la reconstruction. Dès la Libération, la reconstruction d’un nouveau phare fut planifiée : le projet, conçu par l’architecte Auffret avec les ingénieurs des Phares et Balises Condemine et Grattesat, fut approuvé par décret en mars 1947 [11]. Le nouveau phare de Bodic, achevé en 1948, adopte une architecture très originale : c’est une tour semi-circulaire en maçonnerie, accolée à un large mur-façade trapézoïdal [12]. Ce mur de 17 m de large pour 27 m de haut forme un vaste pan vertical servant d’amer de jour, et la tour cylindrique adossée côté terre abrite l’escalier ainsi que le logement du gardien [13]. Le feu fut rallumé en septembre 1948, désormais électrique et de couleur blanche scintillante [14].
Pendant plus d’un siècle, Bodic a été ce qu’on appelle une maison-phare habitée. Le bâtiment reconstruit comprend en effet des appartements qui ont été occupés par des gardiens et leurs familles en permanence [15]. Les gardiens du phare de Bodic étaient également chargés, en équipe tournante, du phare de la Croix tout proche en mer [16]. L’entretien de la lentille (initialement mise en rotation manuellement chaque jour) et la surveillance du feu faisaient partie de leur quotidien [17]. Ce n’est qu’en 2015 que les derniers gardiens ont quitté Bodic, le phare étant désormais entièrement automatisé [18]. Bodic fut ainsi l’un des derniers phares français à être gardienné jusqu’au XXIe siècle.
Rôle et évolutions au fil du temps
Le phare de Bodic joue un rôle crucial pour la navigation locale. Situé sur un plateau côtier, sa lanterne perchée à près de 49 m au-dessus du niveau de la mer est visible à environ 10 milles marins (18 km) à la ronde
[19]. En tandem avec le phare de la Croix (une tour de 14 m construite sur le rocher éponyme en face, côté île de Bréhat), il forme une paire de feux alignés signalant l’entrée du chenal du Trieux [20]. Pour les bateaux empruntant ce passage, aligner le feu de Bodic (arrière) avec celui de la Croix (avant) indique la bonne trajectoire à suivre jusqu’au port de Lézardrieux, évitant les hauts-fonds dangereux. Ce dispositif d’alignement mis en place en 1867 a considérablement sécurisé la navigation dans l’estuaire – un naufrage survenu en 1858 près du rocher de la Croix, relaté par une gwerz (complainte bretonne), illustre les dangers d’autrefois lorsque le balisage était rudimentaire [21].
Les caractéristiques du phare de Bodic ont beaucoup changé avec les progrès technologiques. À l’origine, son feu fonctionnait à l’huile puis au pétrole, avant d’adopter le gaz (acétylène puis propane) au début du XXe siècle [22]. Après la reconstruction, il fut électrifié dès 1948 [23]. De nos jours, l’optique est un feu directionnel à LED de 29 W, avec une portée lumineuse d’environ 21 milles nautiques [24]. Autrefois surveillé 24h/24 par des gardiens, le phare est maintenant télécontrôlé à distance. Notons que Bodic et la Croix restent coordonnés : leurs allumages et extinctions sont synchronisés afin de maintenir l’alignement parfaitement opérationnel [25]. Bien que fermé au public, le phare de Bodic continue ainsi d’accomplir sa mission de sentinelle maritime, guidant les marins vers le refuge sûr de la rivière du Trieux, comme il le fait depuis plus de 150 ans.

Anecdotes et légendes locales
Plusieurs anecdotes et faits intéressants sont associés au phare de Bodic et à son environnement. L’origine du toponyme Bodic est elle-même remarquable : en breton, bodig signifie « petit bois » ou « petit refuge » [26], ce qui évoque le bouquet d’arbres qui se dressait autrefois à cet emplacement. De fait, la tradition rapporte qu’avant la construction du phare, un grand chêne servait d’amer aux marins : en alignant cet arbre de Bodic avec la croix dressée sur un rocher de l’autre rive (le futur rocher du phare de la Croix), les navigateurs pouvaient repérer l’axe du chenal [27]. Le phare de 1867 a ainsi remplacé cet ancien chêne en offrant une aide beaucoup plus fiable. Par ailleurs, une légende locale prend la forme d’une chanson bretonne (gwerz) qui raconte un naufrage tragique survenu le 25 avril 1858 à l’embouchure du Trieux, alors qu’une embarcation revenant d’un pardon (pèlerinage) fit naufrage près du rocher de la Croix faute de repère sûr [28]. Ce récit, imprimé à l’époque sur feuilles volantes, a marqué les esprits et souligne l’importance qu’allait revêtir le phare dans la prévention de tels drames.
Le phare de Bodic arbore une architecture unique en son genre, avec sa tour cylindrique blanche encastrée dans un large mur-pignon. Ce design atypique lui donne par mauvais temps des allures de « fusée prête à décoller » [29], ce qui alimente le folklore local.
Enfin, le phare de Bodic est souvent considéré comme un “OVNI” parmi les phares de Bretagne, en raison de son apparence insolite et de son implantation terrestre inhabituelle [30]. Contrairement à la plupart des phares bretons juchés sur des récifs ou des pointes battues par les flots, Bodic se dresse en effet au milieu des champs, à quelques centaines de mètres du rivage. Cette particularité en a fait une curiosité prisée des visiteurs de la région (même si on ne peut pas monter dedans). Sa silhouette massive, avec le nom BODIC inscrit en vert sur son fronton, est devenue indissociable du paysage de Lézardrieux. Ainsi, entre son histoire mouvementée, son rôle toujours vital pour les marins et les petites histoires qui l’entourent, le phare de Bodic occupe une place singulière dans le patrimoine maritime breton – à la fois sentinelle fidèle et source de légendes pour les générations présentes et à venir. [31] [32]
* Ce texte a été généré en utilisant l’IA Générative, à partir de la fonction « Recherche Avancée » de ChatGPT 4o et de prompts rédigés par les équipes de Bodic SAS